mercredi 3 décembre 2014

Exploration nouvelle de l'Ecrire-en-blog avec J-M.Mengin

Des mois de travail de Jean-Marie Mengin, un apprentissage fulgurant de l'Ecrire-En-Blog...

Et un Ecrit-en-blog qui rime & rythme avec son sujet lui donnant une densité et une prégnance que n'avait  le tapuscrit.

Comme mise en scène cinématographique... Outil pour dire et faire comprendre le vécu d'une expérience, ou choix de vie aux origines lointaines...


photo Michel Cimaz novembre 2014


Ou mise en scène théâtrale quand Jean-Marie Mengin,  en présentant lui-même, avec passion & émotion, son trajet, reçoit parfois sur son corps le flux d'images - comme Elicia ou le groupe des filles dansant l'an passé avec leur image...

Imaginer l'immersion dans l'image si la grande salle des Baraques se transformait en grande cour du Palais des papes en Avignon et qu'un groupe de danseurs formés par Pina Bausch accompagnait en contre-point la présentation de Jean-Marie.

L'ouverture par celui-ci d'une nouvelle fonction des blogs, explorateurs textuels et de l'image et d'une relation qui confère, là, au documentaire, une dimension fictionnelle & réflexive.

Comme pas en blog en  chaussée de géants sur fond de cris d'oiseaux de mer ou musique celtique...Et de légende étrange où un homme en couffin,  habillé en bébé, fait fuir, en récit de Viviane, le géant ennemi.

En rêvant d'autres blogs & de nouvelles interférences à inventer entre blogs et vidéos, blogs et  sons... Ou ?

D'inédites écritures numériques qui naissent là où se dépassent de fréquentes, diverses & ambigües relations entre documentaire & fictionnel... Quand le récit se fait inducteur de sens à construire.

A attendre sans doute d'une mise en forme numérique, à la mixité inédite, de la rencontre de deux voyages en Irlande espacés de plus de 40 ans, plus ou moins  mâtinés d'île de Man et autre Stonenge... Une rencontre très forte à attendre au regard de l'émotion suintant de son annonce...


Ile de Man septembre 2014. Photo Jean-Marie Mengin



Photo & texte Jean-Marie Mengin (Irlande 1973)


L'envie d'un coup d'aller capter des matériaux sonores en Fier d'Ars quand il est couvert de Bernaches, ou visuels en Baie d'Yves, entre pontons & grands carrelets ...

Et pourquoi pas ?

Et tordre la vidéo avec un bon logiciel pour mieux saisir et faire crier ce qui risque de disparaître à jamais, foi de blockhaus tombés en plage de la Conche-en-Ré et d'arbres aux racines se dénudant...



Photo Michel Cimaz, août 2013


Le numérique outil de création par tous, à des degrés divers, outil de partage, d'exploration et de nécessaire réflexion de tous...
                             








Comme

        cri


             de


                     Munch ?






La planète que nous montre Jean-Marie Mengin  est  belle, malgré  guerres et catastrophes, peut-être belle de son irrésolution, comme temps suspendu...

Mais quelle planète laisserons-nous à nos enfants et petits-enfants quand n'importe quelle  Xynthia détruit les digues comme mur de dominos ?

Quel sort pour habitants des basses terres quand on s'engrillage déjà pour éconduire les réfugiés au risque de les envoyer vers la mort? (cf article sur Mellila en complément récent du Monde)

Prise en charge du vieillissement ou euthanasie programmée comme en film de Richard Fleisher (1974) -  ce "Soleil Vert" de plus en plus évoqué par les gens ? Comme quoi... ou l'art comme lunettes ?

En attendant que  la mer enfle les rias,  remontant les estuaires en amont de la station d'épuration de Saint-Apollinaire-de-Rias - comme l'évoque Didier Tallagrand?  Plus haut encore qu'en ère lointaine où elle semble s'être arrêtée au bord est du lac de Vernoux ? Et de nous proposer ponton et image qu'on souhaiterait animée... Irréversibilité ou réversibilité encore possible de l'en-cours ?


Si s'affirmaient réflexion & action planétaires & solidaires dont sont  emblématiques ces éoliennes en mer
semblant issues des "Constructeurs"  de Fernand  Léger... (Photo  Jean-Marie  Mengin - îles  britanniques,
09/2014.).  Autre  époque,  autre  design,  qui  n'enlève  rien   à  celui  de ces  anciennes éoliennes en  terres
côtières  ventées  de  l'ouest  qui, entre blockhaus/aires de jeu- fascinaient les enfants...  Mais ici, une photo
où le parti pris par l'auteur  de la légèreté de l'image et imperceptible émergence éolienne en fond indéfini
d'une profondeur sans terre lourde de sens, convoque  nécessairement l'approche artistique... 

Fleisher. 
Tallagrand. 
Pablo Garcia qui dit en bord de route :"Demain c'est loin". 
                                               "Demain c'est loin". Mais  quelle place  faite  à  l'ambiguïté y entendre? Lui  qui ausculte ces traces au sol des guerres, de  celles qu'ont rencontrées  Jean-Marie  et Viviane en vertes Vosges. 
Demain c'est loin. Dans le futur ? Demain n'est-il en large part  déterminé par l'aujourd'hui & le passé (cf  Chris Marker, La jetée, Vertigo...)? Et le numérique, par les navigations & simulations qu'il permet, ne modifie-t-il notre rapport au temps ? Un espace-temps à  N>4  dimensions ? Numérique & poésie ? Une publication de 2010 où une des deux vidéos sur Xynthia reste visible...

Quand on sait faire se poser un robot en comète après voyage de 10 ans...

Une responsabilité citoyenne démultipliée....

Un autre aspect - temps & enfermement. Une dimension transversale à un récent colloque sur art & enfermement qui s'est tenu au château des Adhémar à Montélimar (et sur lequel nous reviendrons dans un autre article... )   Temps & psychose...
En tous les cas, Urgence!

Et découvrir ces écrits et images de Jean-Marie Mengin, qui, par delà le liant à la vie, au contexte,  la fluidité, caractères indéniables et appréciés, posent ou convoquent par le biais de références comme appelées, l'entrée dans une complexité chargée de sens et rebondissements...En somme, ouverte... Pour plagier Duby, coups de pioche en terreau de l'histoire à-venir ? Appréhender pour agir sur les flux ?

Jacqueline Cimaz












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