samedi 31 janvier 2015

L'irrésistible ascension d'une résidence...



Malgré neige et limite glace/neige...

Salle Louis Nodon comble,
à frontière outrepassée de la non-acceptation des derniers arrivés.

El Quijote ?

Claro que si...
Pero...
Pero ?

De la comedia dell'arte à Pina Bausch?


Des beiges et des bruns, des masques qui vivent...

Une plasticité intense - entre Brecht de la belle époque du Berliner et performance Nadj/Barcelo.
Là ça bombarde autrement...
Gestes augmentés/recadrés de bois, où parlent les masques, têtes/marionnettes sculptées en bout de tiges.
La puissance des créations d'Hélène Hoffmann. 
Chemin fait depuis la déjà très intéressante exposition à l'Embarq'café...
Qualité des bois non peints où les nuances travaillées n'en sont que plus denses et fortes.

Et puis, ces mouvements orchestrés des bois, individuels ou en groupe.

Identité ?
Entre rêveries de chevalier errant et réalité ?

Et cette avancée de chevaux qui évoque irrépressiblement le 1er Pina Bausch vu en Avignon, au Cloître des Célestins, plus terne et gris et bleu et formalisé, plus dense de ce fait  que ne le sera, des années plus tard, Hong Kong et ses roses rouges en Cour d'Honneur du Palais des Papes.  Moins spectaculaire certes, mais plus fort ?

Etrange concomitance : la simultanéité de l'irruption de Pina Bausch et de l'identification d'Hélène Hoffmann actrice, pourtant bien connue (1).
Pourtant...
Cependant...
Nous apprendrons peu après qu'elle vient de la danse...
Quels indices latents en deux spectacles vus pour expliquer ce lien surgissant ?
Là, sûr, faire marcher le groupe de bois/marionnettes comme danseurs apprentis en Wuppertal...
De plus, sans doute, la distanciation instaurée par ce recours aux bois comme cercle de craie ou song de Brecht ou forme et orchestration des mouvements d'ensemble de Pina Bausch ?

Ni forêt montante shakespearienne ni expressionnisme flamand.., Plutôt interrogation par delà la fiction quijotesque de cette limite réel/virtuel (qui est réel), vivant/non vivant... que taraude aujourd'hui, en tous lieux,  le numérique.


Quelques interviews pour tenter de cerner les apports de cette résidence, en tant que telle, inédite si ce n'est première à Vernoux...
Peu de temps et coupé, de l'acteur/Don Quichotte, regret de ne pas avoir rencontré Sancho Panza, richesse des échanges avec Hélène Hoffmann qui dit le profit tiré de ce partenariat - à la mesure de l'investissement et du travail effectué.

Avis concordants de Jean-Claude Gerhardt et Michel Cimaz  sur le fonctionnement de la résidence, sur les problèmes résolus et l'extraordinaire avancée finale.

Y ajouter le rôle passeur des enfants, l'adhésion d'un public qui se forme et s'élargit au fil du temps.


"Importance et chance d'avoir cette salle" disait  le public en regrettant que l'entrée ne soit pas plus grande pour rencontres/débats de sortie...

Et pourquoi pas un débat après la représentation, comme faisait Perton il y a quelques années à Valence ?

Quand on se rappelle la richesse des échanges après la sortie des Rias où des voitures remplies de personnes allant pour la 1ère  fois de leur vie au théâtre avaient vu "L'enfant froid" - une pièce difficile, mais une sortie préparée par un travail en amont à partir de Celan et Ingeborg Bachmann sur le rapport des intellectuels allemands à leur langue après la guerre - et le travail sur Kiefer avant et après voyage à Paris d'un groupe conséquent  pour visiter son exposition au Grand Palais...


Bref, les conversations en entrée bondée d'après spectacle soulignaient la chance d'avoir cette salle sur le plateau...

Se découvrait aussi et se soulignait l'importance des résidences d'artistes et du fait d'avoir ces locaux pour en organiser...

Intérêt aussi, pour les associations qui en organisent depuis des années, d'une découverte des fonctions de ces résidences, en autre lieu - découverte élargie et approfondie... Bref un apport qui irrigue tout ce plateau et bien au-delà de celui-ci...(2)








Deux mauvaises photos à la sauvette, pour donner aux absents un petit aperçu..
                                         .





J.Cimaz


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1. Après ce "spectacle"pour les petits où l'âge du public visé faisait passer l'avant-gardisme comme en "conte d'Ionesco pour enfants de moins de trois ans", spectacle qui a fait surnommer par Elicia, à Saint-Apollinaire-de-Rias, Hélène Hoffman et Brigitte Prévost,  "les dames de  pommes"-  après "Le bout de la langue",  restitution d'une récente résidence, et avant "loupe ou jumelle"... Théâtre qui, à l'opposé du "spectaculaire" dénoncé par Debord, fouaille le réel et incite à tenter de le reconstruire pour mieux l'appréhender.

2. Quand la responsable d'une grosse structure culturelle valentinoise nous disait il y a quelques années en ricanant : "Des résidences d'artistes à Vernoux, vous n'y pensez pas ? "... On mesure le chemin parcouru et le rôle actif et efficace d'un public averti qui s'élargit chaque jour... Celui, aussi, du maintien coûte que coûte d'exigences de qualité...
La facilité n'a jamais fait progresser qui que ce soit et quand on respecte les gens, on sait qu'ils sont capables d'avancer et on agit en conséquence...
"Toute demande qui n'est pas faite à l'enfant freine son développement" disait-on  à l'école, particulièrement  en secteurs de l'enseignement spécialisé,  des réseaux d'aide, des ZEP et de la formation des enseignants... Un secteur, celui des apprentissages de tous, où, d'ailleurs,  l'école, qui ne peut résoudre tous les maux de la société, pourrait avancer - pour peu qu'elle en ait les moyens dans un contexte qui le lui permette...




dimanche 18 janvier 2015

EN ATTENDANT LA MER…


































                                                                                                                                                                                                                                                                                                      

EN ATTENDANT LA MER…                                                                                                                                                                                                                                                    Un projet de Didier Tallagrand en espace public rural
Saint -Apollinaire-de-Rias (Ardèche)



Un ponton en bois, type embarcadère balnéaire domine la station d'épuration de Saint Apollinaire de Rias et le paysage alentour.
La charpente est posée sur le bas-côté de la route qui mène au village, étroite dans sa largeur pour ne laisser circuler qu'une personne, sa longueur est d'environ 6m. L'appareillage est construit dans le bois du pays: le châtaigner.
Arrivé à l'extrémité du promontoire le surplomb est impressionnant, tout en contemplant le panorama, le spectateur peut lire gravé sur une plaque de métal fixée sur la balustrade: EN ATTENDANT LA MER...

C'est un objet "déplacé" dans ce paysage, mais un objet qui fait lui même récit et interroge plusieurs couches constitutives du paysage et de l'usage de l'espace public:

Il se trouve que le nom de Rias vient probablement de Ria: vallée de fleuve envahie par la mer… et que à quelques kilomètres de là sur le site géologique du bois du Four, près de Vernoux, affleurent des fossiles marins venus des couches sédimentaires constituées il y a 200 millions d'années, lorsque la mer recouvrait la région. D'un intérêt géologique reconnu, ce site calcaire  est un" isolat "dans un paysage environnant  granitique.

Le ponton est aussi un marqueur d'une prise de conscience sur les évolutions du climat et la montée annoncée des eaux des océans.

Et, plus pédagogiquement, c'est un point de vue, une lecture, sur le fonctionnement d'une station d'épuration biologique, exemplaire en milieu rural, dont l'écoulement des eaux propres va probablement rejoindre la mer.

Un objet minimal qui va aussi déplacer le spectateur , physiquement dans un premier temps puisque ce ponton a besoin d'être activé sensiblement. Intellectuellement car son appréhension va révéler toutes ces couches sédimentaires de lecture d'une réalité, de son histoire, et d'un patrimoine local.
Poétiquement, comme objet évocateur de récits.

Ce n'est pas non plus un objet isolé, car accompagné par des données de géo-localisation (lisibles à partir des smartphones) qui vont  conduire le public vers des informations et des découvertes complémentaires, vidéos, blogs, sites internet seront mis en ligne en plus des éléments didactiques concernant plus particulièrement la station d'épuration, inscrits in-situ.


DT/01/2015



samedi 17 janvier 2015

Quand la mer baignait ce plateau ?

Bien sûr !

La preuve par fossiles du Bois du Four où affleurent des couches sédimentaires qui se sont constituées au Jurassique, il y a 200 à 203 millions d'années...

Un intérêt géologique reconnu et validé.

Entre savoir et voir de ses yeux, fixer en photo transmissible...
Un besoin ressenti et une sortie effectuée in situ en prélude  à la mise en place d'un bel et fort projet artistique...








De là à la station d'épuration totalement biologique de Saint-Apollinaire-de-Rias, un tout petit quart d'heure...

Mais prendre le temps de se délecter d'une irrésistible histoire ancienne de l'Ardèche, présentée comme une vidéo... 

Et arriver quand même à l'heure pour rencontre entre l'artiste et le menuisier  pour précision du projet...

Ponton de Tallagrand  dépourvus d'yeux horribles et bateau ivre...

Prégnance en tête des pontons porteurs de carrelets de la Baie d'Yves....





Mais peu à peu apparait pour les présents, le ponton de Didier Tallagrand, un projet non encore tout à fait public, en toutes ses biens réelles dimensions et ressources, d'où chacun pourra explorer, en attendant la mer, ères passées et siècles à venir... Où tous pourront aussi accéder, avec leur téléphone, à l'ensemble du réel augmenté du parcours d'art...




Et de chercher le lieu exact, l'orientation, hauteur et angle...

le temps nécessaire à la naissance d'un projet et à son inscription dans le réel...

Et, bientôt ici, en ligne, photos et maquette affinée de Didier Tallagrand...







  




Avant de se retrouver en salle communale, passage par 
"Demain c'est loin", de Pablo Garcia, à Chanalette...



La vérification de jean-Marie Mengin : il y a bien
le nom de l'auteur- Pablo Garcia- et celui des Rias.


Une journée dense, un travail amorcé et un collectif de pilotage qui s'est constitué, tant pour le volet patrimonialisation que pour l'installation de l'oeuvre. "Demain c'est loin", "En attendant la mer..;" deux oeuvres contemporaines où le travail artistique se situe essentiellement dans le concept, beaucoup plus que dans la réalisation... Et un minimalisme qui semble rendre le public plus acteur ? (A suivre...)


Jacqueline Cimaz 






samedi 10 janvier 2015

Je suis Charlie

J'adhère, quant à la liberté d'expression et à celle de la presse,  aux valeurs d'une équipe qui, pour elles, a payé de sa vie...
Je suis la voie ouverte et résiste d'autant plus pour ces valeurs à faire vivre, développer, enrichir toujours plus et mieux...




Le bel envoi du Québec via Nicole Bertholon... Des dessins de tout le monde... Mais un PPS qui résiste à la mise en ligne...


Ne pas hésiter à commenter...