Un article récent livre, comme anecdotiquement, des conditions concrètes d'écriture, plus spécifiquement, de la mise en notes au retour du trajet effectué qui cohabite avec des lectures (comme celles de documents permettant de préciser localisation, datation, etc...?)
Ces notes donnent lieu ultérieurement à rédaction numérique imagée- étape par étape - qui imprimée, reliée et conservée, nous a été transmise, en réponse à notre demande, car nous en pressentions l'existence...
D'un 1er abord est née l'évidence d'une publication, et peu à peu, avec, le poids de contingences matérielles, mais pas seulement, s'est dégagée puis négociée, l'idée d'une publication en forme de livre/blog.
Plus celle-ci avance, au rythme de 3 posts le mercredi, 3 posts le dimanche, et plus s'impose la nécessité d'un retournement de perspective, comme si l'écriture numérique et l'impression initiales avaient déjà été pensées pour le support blog !
Quand la surcharge de l'emploi du temps - liée à l'afflux des très jeunes en EPN et à de nouvelles et très différentes écritures - explique une prise de retard dans la lecture d'une dizaine de posts (?), articles (?) ou chapitres (?) de "GR65/Camino francès" ou sert d'alibi au besoin d'une découverte (ou re-découverte) moins segmentée ?
Un besoin qui s'explique par la nécessité de mieux appréhender la spécificité de l'écriture de Jean-Marie Mengin et son positionnement en tant qu'auteur.
Un besoin qui s'explique par la nécessité de mieux appréhender la spécificité de l'écriture de Jean-Marie Mengin et son positionnement en tant qu'auteur.
Et ce déclic en lisant les quelques lignes rouges en final du post "Dimanche 16 septembre 2012 : Puerto de Erro – Villava." :
"Nous
roulons jusqu’à Oricain (7 km
au nord de Pamplona) pour nous installer au camping Ezcaba, le seul camping des
environs. Nous déroulons l’auvent, sortons la table et les chaises :
notes, lecture et pastis…"
Certes J-M.Mengin avait expliqué succinctement et précisément sa démarche d'écriture. Mais là, comme souvent, le contexte sensoriel donne une autre épaisseur aux mots "notes", "lecture", pourtant on ne peut plus dépouillés... Et c'est la 1ère fois qu'apparait explicitement dans le texte - ou plutôt en quasi paratexte - ce qui introduit une distanciation, une référence explicite à l'activité d'écriture et, on peut le supposer, donc, de lectures documentaires pour précision de localisation, datation, noms de lieux, écritures dans les diverses langues, vérifications...
Bruissement symbolique d'éoliennes de Navarre |
On pourrait s'attendre à ce que la relation d'un tel parcours soit homogène et linéaire sinon filaire. Il n'en est rien... Le trajet s'inscrit dans un espace/temps complexe, rythmé par les posts et les retours au Boxer et à Viviane, à la recherche d'un lieu pour l'étape... Un espace multidimensionnel, systémique, complexe et structurant le composite(1), comme zone proximale tubulaire inédite se structurant au rythme des étapes, vous immergeant dans l'environnement comme ces galeries transparentes en aquariums marins ou autres vivariums, à la différence près que là, l'hétérogénéité des milieux est nettement plus grande même si le pèlerinage la canalise...
Et puis il y a les photos, qui ne prouvent rien certes, mais ajoutent du composite et dont la lecture visuelle par chacun fait sens et abonde la multi-référentialité du texte...
Espace structurant, images à lire, posts à lire ?
Et si le travail d'écriture de Jean-Marie Mengin tirait son identité d'une démarche conférant aux données distillées - qu'elles soient textes ou images - valeurs d'icône, d'indice ou de symbole ?
En quelque sorte une démarche sémiotique (ou sémiologique) centrée sur le processus même de signification - soit de production, codification et communication de mots ou d'images-signes.
Comme paysage impressioniste... |
Ceux-ci peuvent être graphiques, mais ils peuvent aussi être liés à des groupes de mots, à leurs connotations, à des fragments d'images ou au positionnement de celles-ci...
Comme un travail de designer de relations de randonnées en blog ?
Deux séries de constats qui vont dans ce sens :
1. l'intérêt de l'auteur pour les balisages, les coquilles Saint-Jacques sous diverses formes, comme celles qui sont "stylisées", en jaune sur fond bleu...etc...
2. l'usage fréquent et diversifié de certains mots, comme "chemin" qui renvoie à l'image globale d'un mot identifié sans qu'il y ait besoin de recourir à une combinatoire alphabétique. Un "representanem" largement partagé, comme les "objets de pensée" correspondants - les images de chemins connus, réels, auxquelles il renvoie. Une relation entre le mot et l'objet dont l'établissement nécessite le recours à l'"interprétant", la représentation mentale de cette relation nom/objet, ne serait-ce déjà que par le biais de la définition, ce concept de "chemin" largement partagé.
Mais les permutations circulaires sont possibles : l'"interprétant" peut devenir un nouveau "representatem" correspondant à un autre niveau de relation mettant en jeu un autre degré de représentation mentale... etc
Les "répétions" n'en sont pas, plutôt comme parcours d'une spirale ascendante avec passages de plus en plus élevés en même orientation...
La diversité des emplois lors d'un sondage rapide portant sur 3 posts seulement est significative avec
- Pour éviter, la répétition du mot '?), pour préciser aussi : le recours aux synonymes : sentier, piste,voie, route, Camino de Santiago, itinéraire...
- pour préciser l'objet réel, l'emploi des qualificatifs : buen camino, chemin ombragé, chemin pierreux, chemin accidenté, chemin caillouteux...
- pour préciser la représentation mentale de la relation entre le mot "chemin" et l'objet puis entre ces nouvelles représentations mentales de "chemin" et de nouveaux "objets de pensée", il semble qu'on puisse retenir la personnification du chemin : il s'élève, contourne, monte, atteint, serpente... et la précision de son identité : chemin aragonais, navarrais, voies jaquaires... (2)
Une affaire à suivre, d'autant que d'autres publications vont suivre celle de "GR 65/Camino frances"Comme pont en chansons populaires... |
La nécessité de poursuivre la réflexion sur l'écriture en blog, notamment quand elle prend ainsi la forme d'un livre/blog...
Nos remerciements à Jean-Marie Mengin pour ce beau travail qui se poursuit...
Une réflexion esquissée à approfondir. Ne pas hésiter à donner votre avis en utilisant les commentaires...
J.Cimaz
NB. Photos de J-M.Mengin, empruntées au blog GR65/Camino frances
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1. outre le paratextuel, l'historique (du trajet, des visites de villes et monuments, de pratiques et usages - tels ceux de l'"hôpital" au fil des siècles... avec certitudes et questionnements comme pour l'origine des Basques...), le géographique - avec des précisions telles que maintes cartographies en 3D pourraient être réalisées à partir du texte - l'approche de la faune - ces vautours fauves à localiser- et de la flore, d'écosystèmes, notamment ces zones marécageuses en bord de rivières ou gaves, écologiques - les belles éoliennes qui bruissent, à l'opposé, ces déchets industriels à proximité du chemin, sociologiques (l'approche fine de la composition des pélerins, mais aussi l'utilisation des barrières canadiennes en ces zones pyrénéennes où les troupeaux - en liberté- ont la priorité... ), linguistiques avec ces comparaisons d'une formule d'interjection en castillan, basque et français..., architecturales, artistiques, culturelles...etc
2. Un travail similaire à faire, ou plus approfondi sur les références que fait Jean-Marie Mengin à l'"Hôpital" et l'évolution de ses fonctions sociales et des pratiques qui s'y déploient au cours des siècles...
2. Un travail similaire à faire, ou plus approfondi sur les références que fait Jean-Marie Mengin à l'"Hôpital" et l'évolution de ses fonctions sociales et des pratiques qui s'y déploient au cours des siècles...
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