dimanche 28 décembre 2014

CA d'Or, d'à-côtés qui fredonnent à l'irrépressible dérive des imaginaires...

Grain à moudre pour réflexions d'aujourd'hui...


CA d'or ?
cf site  du Crédit Agricole...

Une invitation pressante dont on cherchait les raisons ou la raison...

La raison ? Evidente a posteriori : l'apport d'informations sur les démarches mises en oeuvre, les expériences sélectionnées et analysées... Une dimension très formatrice - et référentielle...

Très vite en effet, la découverte de vecteurs inattendus dans les "exemples" exposés, dans leur présentation par les auteurs, et la mise en scène étudiée de ceux-ci...

Ce qui frappe d'abord c'est le contenu même des innovations retenues, qui, loin  d'être refermées sur elles-mêmes, ont une portée générale, s'intègrant dans un tissu dense comme graines  d'innovation en terreau inédit & complexe - prenant en compte en leur démarche des enjeux sociétaux fondamentaux à l'échelle planétaire et/ou stellaire et à celle de temps immémoriaux...

Par exemple ? Par exemple, la grise du Vercors. Une poule ? Une poule ! Mais d'une espèce disparue, étudiée, presque reconstruite, avec soin, patience et passion...

Vis-à-vis de la biodiversité, il ne parait pas s'agir d'une simple attitude défensive mais d'une volonté de recherche, re-création,  presque démiurgique, comme système alchimique débarrassé de tout irrationalisme.

Quelque chose qui irrépressiblement fait penser - aux Rias - à ce travail effectué il y a quelques années, pour une fête de la science, sur une biodiversité fortement ancrée dans l'expérience multiforme du Fin gras du Mézenc. Recherches sociologiques, sociales, historiques, philosophiques, économiques, agricoles, botaniques,  techniques... à la conjonction de divers domaines scientifiques. Une conférence de Jean-Claude Mermet, d'une grande richesse, aux Baraques,  un interview du même Mermet quand les Rias  se sont rendus sur son terrain, l'année suivante, les interventions répétées depuis de Pierre Froment et du très apprécié Christian Giroux, botaniste. Un herbier en suspens pour le réel augmenté du parcours d'art, herbier mythique inventé  par Paulette Vignal, comme marqueur d'une autre valeur identitaire et identifiante, localisée et plus précise, que le GPS ! (1). 

Donc un moment où on suit ses réflexions et ne suit peut-être plus aussi bien tous les exemples présentés...Tout en notant leur intérêt et torsadant les convergences qui vous parlent...

Jusqu'à cette réflexion à partir d'un étude de cas grenobloise, sur les start-ups ?
Les... KWA?
Les start-ups!
Une forme nouvelle, complexe et inédite, d'entreprise - ni fablab ni simple espace de co-working, ni simple auto-entreprise... Quelque chose qui renvoie cependant à l'auto-création, à l'auto-socio-construction si celle-ci est chercheuse en terrains inexplorés et peu balisés, mais ouverts à l'émergent social et technologique (2). Y ajouter, bien sûr, l'incitation  de fait à la fameuse sérendipité (3)  et à l'imagination de systèmes heuristiques - inédits et ouverts, à au moins 4D, où un hasard constructif, nourri d'expériences et d'exemples, moins hasardeux qu'il n'y parait (4), s'avère pourvoyeur d'une imprévisible fécondité,...

Bref du très instructif dans la rencontre ouverte avec une forme d'innovation émergente & dense...

Du grain à moudre pour la réflexion aux Rias avec l'installation prévue de Didier Tallagrand à la station d'épuration -biologique et écologique-  de Saint-Apollinaire-de-Rias -"En attendant la mer".

"En attendant la mer!" va finaliser le parcours d'art et son réel augmenté, malaxant mémoriel géologique du Bois du Four, inquiétudes vis-à-vis d'un réchauffement climatique qui parait très insuffisamment pris en compte (5) , signification de Rias mêlant eaux douces & salines, en sus de mixités culturelles et intergénérationnelles. Nouveau ponton porteur d'art  & pourvoyeur de réflexion, pour - entre ciel & terre, pentes & sommets, & gammes de verts, surplombant un cycle biologique maîtrisé & valorisé - rêver & construire connaissances & citoyennetés possibles !

Demain ne se joue-t-il aujourd'hui?

Des résistances totémiques & interséculaires de Régine Raphoz à "demain c'est loin", la question de Pablo Garcia, du souffle ténu des Eoliens de Martine Diersé à sa stèle/coquillage où on entend, déjà,  la mer, en source de Dunière, en steppes entre Mézenc et Géant venté de Provence, de l'extraction locale d'identité humaine  de marées numériques domptées par Camboulive, de courts-circuits biologiques et temporels d'étranges masques de Tallagrand, où son ponton va-t-il nous mener ?  Comment ? Et jusqu'où ? Et pour quoi faire ?

Comme start-up associative et militante pour utilisation citoyenne de l'art contemporain, et pas seulement en grandes écoles et entreprises ? Une exigence cognitive, philosophique, écologique, sociale & économique, solidaire & citoyenne ? 

Et pourquoi pas ?


Jacqueline Cimaz
__________

1. Ou la recherche d'une identité territoriale irréductible à une simple cartographie, dense de l'épaisseur de sa complexité, de sa flore, de ses couleurs, odeurs, variantes et autres spécificités - de sa multiréférentialité quoi... Et quand le "visage" de l'âne est flouté : "ils ne font pas la différence, à la ville ?" Mais quel devenir de cette identité avec les évolutions climatiques ?

2. En évitant le piège de tout déterminisme technologique.  Ceci n'étant pas destiné à rassurer les payeurs, surtout mutualistes, mais plutôt à insister sur l'importance du repérage de l'émergent et du pouvoir d'en évaluer très vite l'essentiel, et d'agir rapidement. Où le court-circuitage temporel entre compréhension/décision & action - de l'humain donc- prend le pas, in fine, sur le technologique (ce à quoi peuvent former certains jeux vidéos)...

3 .à ne pas confondre avec les recherches américaines d'antan sur la "pensée divergente"...

4. D'où l'exhortation adressée à ceux qui peuvent aider les start-ups, de ne pas attendre que preuves soient faites ; il serait trop tard - le réseau serait pétrifié et fermé comme huître réfractaire... La valeur montante en tous domaines et le caractère décisif du "savoir-prendre des risques" - donc du savoir les évaluer en fonction d'un contextuel mouvant, inédit et complexe. Quelque chose qui demande formation théorique et pratique, référentiel constitué d'expériences  vécues, analysées, partagées  et évaluées à plusieurs voix. où se conjuguent démarches scientifiques et investigations artistiques, puis, décision prise, la capacité du très rapide passage à l'acte de mise en oeuvre.... (Cf la démarche déjà évoquée par ailleurs de Dassault mêlant ingénieurs,  techniciens et danseurs - le rôle exploratoire, défricheur & constructeur, de l'art contemporain - à toute époque... Et l'intégration de l'art contemporain en contenus de grandes écoles...)

5. cf travaux du Conservatoire du littoral publiés il y a bientôt 10 ans !





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire